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Poèmes

« Au creux de tes yeux d’une pâle allure

Raconte moi les maux de ton âme qui se fissure

Transperce le silence du néant de mon cœur

Ergoteur ne nie pas ma vacuité, tu te meurs.

Ma sujétion, je suis boulimique de ta noirceur

et anorexique du plus profond de ton être aimable

Paria de la société, portefaix de cet univers instable

Lance moi tes cris sourds qui percent ma pudeur

A l’encre de tes larmes, fais moi boire tes mots

Fracasse ton âme, enfonce en moi les morceaux

Enferme toi dans le lieu clos de mon esprit

Navigue dans le flou de mes pensées et dans le brouillard fragmenté de mes souvenirs

Tordue, éméchée, je titube sur les veines de ton âme

et au rythme du son de ta voix je plane, funambule, en équilibre sur des humeurs bancales »

@oryanac (2016)

Dans une terre grasse et pleine d’escargots

Je veux creuser moi-même une fosse profonde,

Où je puisse à loisir étaler mes vieux os

Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde,

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;

Plutôt que d’implorer une larme du monde,

Vivant, j’aimerais mieux inviter les corbeaux

A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

Ô vers ! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,

Voyez venir à vous un mort libre et joyeux ;

Philosophes viveurs, fils de la pourriture,

A travers ma ruine allez donc sans remords,

Et dites-moi s’il est encor quelque torture

Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !

Le mort Joyeux – Charles Baudelaire

« Puis s’en aller mourir par le matin livide

Afin que tes beaux yeux aient le droit de choisir

L’esclave le plus beau pour orner ton lit vide

Afin de t’assouvir.

Et sans aller mourir par le matin livide

Afin que ton caprice ait le droit de choisir

L’esclave encor plus beau pour orner le lit vide

Selon ton bon plaisir […] »

Guillaume Apollinaire – Poèmes à Lou

« […] Et dans l`ombre, tout près, tout bas

Ta bouche me disait

Des mots de damnation si pervers et si tendres

Que je me demande, ô mon âme blessée

Comment alors j’ai pu sans mourir les entendre

Ô mots si doux, si forts que quand j’y pense il me semble que je les touche

Et que s’ouvre encore la porte de ta bouche […] »

En allant chercher les obus – Guillaume Apollinaire

« Miroir de l’âme céleste et cosmique du ciel reflétant l’étincelle de la gravité qui tombe, s’éteignent mes yeux pour plonger dans les cieux.

Absorbe mon esprit, souffle mon âme, dérobe ma sensibilité, de la saleté du beau.

Crache moi tes nuages, fais moi boire des morceaux que je me noie dans la mélancolie de ton eau.

@oryanac (2017)

« […]Le vrai, mon Enfant, c’est ton Rêve…

Tout meurt, mon Coeur, la joie est brève

Ici ;

Mais celui que Amour élève

Est délivré de ce souci :

Pour lui, toujours dure le Rêve

Ici…

Amours passés, fleur qui se fane :

Illusion pour le profane,

Mais nous

Broutons la Rose comme l’Âne,

Rose qui jamais ne se fane

Pour nous… […] »

Rêverie – Guillaume Apollinaire

La sottise, l’erreur, le péché, la lésine,

Occupent nos esprits et travaillent nos corps,

Et nous alimentons nos aimables remords,

Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;

Nous nous faisons payer grassement nos aveux,

Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,

Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste

Qui berce longuement notre esprit enchanté,

Et le riche métal de notre volonté

Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !

Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;

Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,

Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu’un débauché pauvre qui baise et mange

Le sein martyrisé d’une antique catin,

Nous volons au passage un plaisir clandestin

Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes,

Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,

Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons

Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

Si le viol, le poison, le poignard, l’incendie,

N’ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins

Le canevas banal de nos piteux destins,

C’est que notre âme, hélas ! n’est pas assez hardie.

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,

Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,

Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,

Dans la ménagerie infâme de nos vices,

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !

Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,

Il ferait volontiers de la terre un débris

Et dans un bâillement avalerait le monde ;

C’est l’Ennui ! – l’oeil chargé d’un pleur involontaire,

Il rêve d’échafauds en fumant son houka.

Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,

– Hypocrite lecteur, – mon semblable, – mon frère !

Au lecteur – Charles Baudelaire

« Que tes vers transpercent le silence

Celui du néant de mon cœur, immense

Visage pâle, miroir de l’âme

Ô vacuité, remplis toi de ces larmes »

@oryanac

« Et le ciel pleure à ma place quand il pleut sur la ville

Et le ciel verse des larmes quand mes yeux en sont vides »

@oryanac
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