PRESENTATION
Présentez-vous brièvement.
Racky KA-SY, psychologue et Docteure en Psychologie Sociale, je suis chercheuse/consultante et psychologue en libéral. J’ai effectué toutes mes études à L’Université Paris Descartes. J’ai plus de 12 ans d’expérience professionnelle dans l’enseignement supérieur, la formation professionnelle et le consulting. Je suis aujourd’hui à la tête de mon propre cabinet : RKS Consulting.
Sur quels domaines intervenez-vous ?
J’interviens sur deux volets :
- Le suivi individuel en cabinet auprès d’une patientèle majoritairement féminine, de toutes origines et internationale (francophone).
- Je fais des formations / interventions / consulting pour des entreprises et collectivités territoriales, dans le domaine de la Diversité et de l’inclusion (lutte contre le racisme et les discriminations). Mes interventions peuvent prendre plusieurs formes (ateliers, séminaires, formations plus ou moins longues, accompagnement) pour un public varié (éducateurs, psychologues, manageurs, direction).
Quelle importance a la santé mentale selon vous ?
Elle a une importance capitale. Le mental influence le physique et inversement. Prendre soin de sa santé mentale est primordial.
Pourquoi avoir jeté votre dévolu sur ce domaine d’activité ?
C’est un domaine passionnant qui nous pousse à toujours se poser des questions. J’aime bien comprendre le fonctionnement humain, expliquer les phénomènes sociétaux à l’échelle psychologique.
SANTE MENTALE & COMMUNAUTE NOIRE
Selon vous, quelle place a la santé mentale dans la communauté noire ?
La même place que dans les autres cultures. La communauté noire a ses propres références, ses propres explications des phénomènes psychologiques. Ce qui est difficile pour les personnes afro-descendantes vivant en France, c’est de faire admettre qu’à un moment donné, il peut être important d’aller consulter un.e psychologue. Il y a des croyances et des tabous liés à ce domaine. C’est dommage.
Selon vous quelle place a le développement personnel dans la communauté noire ?
Je pense que là, tout dépend de la personnalité de chacun, des familles, des cultures, des pays. Il y a 54 pays africains, chacun fonctionne à sa manière selon ses croyances. Pour certains, la communauté prévaut donc c’est le bien-être du groupe qui sera favorisé. Pour d’autres l’individuel est important, comme dans les pays occidentaux.
Selon vous, quelle importance prend la communauté noire et afro descendante dans les professions de la psychologie ?
Je n’ai pas de chiffres exacts mais je pense que nous sommes très peu au regard des besoins. Pendant mes études, j’étais souvent la seule femme noire dans mes TD ou même dans l’amphi. Aujourd’hui, je vois de plus en plus de consœurs ou de confrères noirs mais j’en connais personnellement très peu. Il y a des listes qui circulent avec des psychiatres, des sexologues etc., donc je pense qu’il y en a de plus en plus.
Pensez-vous que le domaine de la psychologie va davantage se diversifier en Occident à l’avenir ?
Sociologiquement oui. Je pense que nécessairement, comme dans tous les domaines d’études, il arrivera un moment où la population présente sera le reflet de la société.
Que pensez-vous du « racisme ordinaire » ?
Je n’aime pas ce terme de « racisme ordinaire ». Mais je sais qu’en disant cela on fait référence aux micro-agressions quotidiennes. Elles sont nombreuses dans le vécu des personnes racisées et elles ont un impact psychologique malheureusement. Je pense qu’il faut en parler pour éduquer la société pour que leur fréquence diminue.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant voulant consulter malgré ses faibles revenus ?
D’aller dans les structures gratuites comme les CMP, ou bien voir avec les lignes téléphoniques gratuites à destination des étudiants. Je conseillerais aussi d’en parler directement au thérapeute choisi car il nous arrive aussi d’adapter, dans la mesure du possible, nos tarifs au profil des personnes.
Vers qui un individu afro-descendant pourrait se diriger pour satisfaire son besoin de représentation dans ses aides psychologiques ?
La plupart des gens vont se diriger vers une personne noire comme elles. Si le/la thérapeute en question fait l’affaire et est sensible à ces questions-là, tant mieux. Mais ce n’est pas une garantie. Vous pouvez aussi tomber sur quelqu’un qui n’y connait rien ou n’y est pas sensible. Sentez-vous libre d’interroger et de changer de thérapeute si le feeling n’est pas là.
Quelles recommandations préconisez-vous pour faire face à l’anxiété et aux complexes liés aux discriminations raciales ?
Repérer les personnes qui pourraient être alliées (quelle que soit leur origine) et qui pourraient vous soutenir dans les situations difficiles. En parler, à une personne de confiance et si possible au supérieur/professeur dans le cas des étudiants, afin d’y mettre fin. Se rapprocher des autres personnes racisées pour partager son vécu (qui peut être similaire mais dont vous n’avez pas connaissance). Et si la situation est invivable, se protéger et fuir cette situation. Votre santé avant tout.
Le mot de la fin ?
J’encourage chacun.e à en apprendre davantage sur l’Histoire, sur le racisme et son impact. Nous sommes au début d’une nouvelle ère où la parole se libère. Et cela ne peut être que positif ! Merci pour votre blog, continuez ainsi.
AND DON’T FORGET TO EMBRACE YOUR PERFECT IMPERFECTIONS!
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